3. Maître d'apprentissage « Transmettre son savoir »
Laurent Chaupitre accueille des apprentis sur son exploitation depuis plus de treize ans.
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« Un apprenti, c'est comme un jeune enfant qui apprend à faire du vélo. Il faut le guider, l'accompagner et puis le lâcher », estime, avec expérience, Laurent Chaupitre, producteur laitier à Lohéac (Ille-et-Vilaine). Installé en 1998, il a déjà accueilli huit apprentis sur son exploitation de 64 hectares, conduite en agriculture biologique avec un atelier de transformation de céréales panifiables.
Lorsque le jeune arrive, sa priorité est de le rendre autonome sur un poste le plus vite possible. En l'occurrence : la traite. « Je lui montre comment faire en lui demandant de prendre des notes, puis je le laisse faire seul et, dès la troisième traite, je m'éclipse sans jamais être trop loin. » Il procède de la même façon pour la conduite des tracteurs, n'hésitant pas à réaliser une piste de conduite avec des obstacles dans un champ pour l'apprentissage.
Cet accompagnement est primordial selon lui. Surtout que les jeunes sont de plus en plus souvent non issus du milieu agricole. « Lorsqu'il a un profil plus agricole, il connaît mieux la technique, poursuit l'éleveur. En revanche, il a besoin d'un niveau d'études pour s'installer. Dans ce cas, l'objectif est surtout de le faire réfléchir sur le système d'exploitation en le faisant travailler sur les outils (bilan comptable, plan de fumure, déclaration Pac…). » Le maître d'apprentissage s'adapte. Quant à l'apprenti, une fois installé dans le poste, il gagne en confiance.
UNE BELLE RENCONTRE AVANT TOUT
Seul sur son exploitation, Laurent reconnaît que l'apprenti apporte une véritable aide dans le travail journalier. « Travailler à deux, cela me donne une dynamique supplémentaire. » Mais au-delà, ce qui l'intéresse, c'est l'échange. « J'apporte aux jeunes mais ils m'apportent aussi beaucoup. » Lorsqu'il a eu besoin d'acheter un tracteur, il n'a pas hésité à demander son avis à l'un d'eux, féru de machinisme. Il garde toujours en tête que l'apprenti qu'il prend peut devenir un jour un associé. « En deux ans d'apprentissage, on a le temps de découvrir l'autre, ses qualités. C'est avant tout une belle rencontre entre deux personnes. « Quand on aime son métier, on a envie de le transmettre », conclut l'éleveur, conscient que si l'on veut maintenir des structures, il faut former des jeunes.
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